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Annie-Soleil Proteau à Hochelaga-Maisonneuve


Annie-Soleil Proteau est à : Hochelaga-Maisonneuve.


J’ai toujours adoré Noël. La famille, la magie, l’amour qui poppe comme des carrés de Rice Krispies. Mais les Fêtes, c’est pas vrai que ça vient toujours avec quelque chose à fêter. Noël 2016. Je me revois à l’hôpital Maisonneuve, devant ma grand-mère abîmée dans sa petite jaquette bleue, à tenir sa main pleine de piqûres, et à faire semblant que « tout va être correct ».


Je me revois faire les cent pas dans le corridor, cramponnée à mon téléphone que j’avais juste le goût de pitcher par terre tellement j’étais désemparée. On venait d’apprendre que la « belle résidence pour aînés » où avait tout juste déménagé ma grand-mère refuserait de la reprendre à sa sortie de l’hôpital… malgré les promesses de lui offrir des soins le jour où elle perdrait de son autonomie.


Je me revois chercher de l’aide partout pour savoir ce qui serait le mieux pour elle après l’hôpital. Je me revois être en colère et terriblement triste envers notre système, en me faisant dire par les spécialistes les plus compétents et empathiques que non, il n’y en avait pas, de vraies bonnes options.


Je me revois être déchirée en pensant à toutes les personnes seules et vulnérables qui vivaient la même chose, sans famille comme pitbull pour essayer de les protéger. Et j’ai voulu agir concrètement, tenter du mieux que je pouvais de faire bouger les choses.


Ce n’est qu’après la mort de ma grand-mère, en travaillant sur mon documentaire LA DERNIÈRE MAISON, que j’ai découvert que des solutions, il en existe… mais ce n’est pas le choix politique, ni le choix de société, qui est fait en ce moment chez nous au Québec. Ça me bouleverse toujours autant. Parce que l’espoir, il est vraiment là, accessible.


J’aurais tellement voulu savoir, à Noël il y a 6 ans, qu’il existait des personnes qui auraient pu aider ma grand-mère, chez elle. Dans sa maison, qu’elle aurait pu ne pas se sentir obligée de quitter. J’ai plusieurs amis qui vivent une situation identique aujourd’hui même, et qui ne savaient pas non plus que ça existe, des entreprises qui mettent tout leur cœur à fournir des soins à domicile aux gens qui en ont besoin.


Je vous dis tout ça maintenant parce que l’urgence est hurlante… Et parce qu’il y a des rencontres qui nous chamboulent l’âme, tellement le courant qui passe est fort. Marie, elle m’a fait ça. C’est d’elle dont je veux vous parler, parce que son dévouement pour les personnes qui ont besoin de soins à domicile m’émeut profondément…


Elle a fondé Soins à la maison avec son ami Paul-André, pour aider non seulement les personnes âgées, mais aussi toutes celles qui ont besoin de soutien chez elles.


Marie s’est donné une mission, qu’elle porte en elle sans relâche : trouver la bonne équipe pour s’occuper de chaque personne, quelle que soit sa condition. L’équipe de Soins à la maison est multidisciplinaire : ils peuvent envoyer des infirmières, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des préposés pour l’entretien ménager, pour la nourriture… Et également pour ce dont on parle trop peu : briser la solitude. Ils évaluent aussi la santé globale de la personne, voient si le logement a besoin d’être adapté, si tout est sécuritaire…


Marie m’a raconté son quotidien. À quel point elle donne tout, carrément tout, pour Soins à la maison. Son souhait est le même que le mien : que les aînés soient réellement écoutés par les décideurs, et qu’il y ait ENFIN une vraie volonté politique pour que tous ceux qui le souhaitent aient équitablement accès au maintien et aux soins à domicile, le plus longtemps possible. Parce qu’en ce moment, la vérité c’est que ça déborde de partout pour les soins au public, et que les soins au privé ne sont pas accessibles financièrement pour tout le monde. Et pourtant, ni Marie ni son entreprise ne roulent sur l’or : ces gens-là se démènent pour des raisons très touchantes et sincères, pour pallier à notre système actuel qui ne fonctionne pas, mais dans lequel on s’enfonce néanmoins…


J’ai toujours adoré Noël. C’est encore vrai. Mais aujourd’hui, je ne vois plus juste le gros sapin scintillant. C’est la forêt tout autour qui m’importe : ils sont des milliers d’aînés à être seuls, isolés, et vulnérables. Je leur souhaite, à eux et aux familles qui sont présentes, plus d’écoute et de compassion de notre société et de nos gouvernements… et plus de Marie pour être là pour eux.


Merci Marie de m’avoir ouvert ton cœur. Tu es maintenant dans le mien.


* Si vous avez besoin des services de Soins à la maison, vous pouvez consulter leur site et les contacter ici, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 :

Montréal : (450) 340-0766 , (514) 799-4033

Québec : (418) 440-5091


Et selon la disponibilité pour la région dans laquelle vous êtes, il existe différentes entreprises de soins à domicile pour vous aider. D’ailleurs Marie me disait que ces entreprises-là ne sont pas en compétition entre elles : au contraire, elle s’aident et se réfèrent mutuellement, tellement les besoins sont grands. À mes yeux, ça démontre non seulement la bonté de leurs intentions, mais aussi qu’il est plus que temps qu’on agisse…

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